lundi 18 avril 2011

XI - LE HAUT-FONCTIONNAIRE : ENNEMI JURÉ DU CHEF D’ENTREPRISE, POURQUOI ?

Dans son administration, le haut-fonctionnaire ne peut augmenter le salaire de personne, il ne peut licencier personne et il n’a quasiment pas le droit d’augmenter le nombre de ses salariés, alors qu’il en meurt d’envie, loi de Parkinson oblige. La loi de Parkinson est le révélateur scientifique de l’irresponsabilité et du cancer bureaucratique dans tous les pays. Elle fut découverte en 1958 par un britannique, Cyril Northcote Parkinson, qui avait observé quelque chose de curieux dans l’évolution du nombre de fonctionnaires dans l’empire britannique : celui-ci augmentait de 5 à 7 % par an, bon an mal an, même quand il y avait baisse significative de l’activité. Du coup, il s’était penché là-dessus et avait découvert les deux causes fondamentales de cette inflation administrative : 1) les fonctionnaires entendent multiplier leurs subordonnés, pas leurs rivaux, et 2) les fonctionnaires s’inventent mutuellement du travail. Explication : ils multiplient leurs subordonnés mais pas leurs rivaux pour augmenter leur pouvoir et se faire plaisir, ils multiplient le travail inutile pour justifier leur existence ET celle de leurs futurs subordonnés… C’est humain car, contrairement au privé, les salariés des administrations n’ont pas la chance d’être augmentés au mérite, ils sont augmentés à l’ancienneté. Tout le monde est donc logé à la même enseigne, les mauvais comme les bons. Ça fait plaisir à une majorité de mauvais, mais ça exaspère la minorité de bons. Le résultat de ces deux principes est bien l’augmentation constante du nombre de fonctionnaires, indépendamment du travail réel nécessaire à la société. Cette inflation pourrait être stoppée s’il y avait un vrai patron. Or, il n’y en a pas. Nous avons vu que les directeurs d’établissements sont des haut-fonctionnaires, donc des bachotteurs-exécutants qui n’ont jamais connus que les fourches caudines de l’Education nationale, qui ne comprennent pas bien ce qu’ils sont venus faire à leur poste, qui ont zéro expérience du management et du dynamisme du privé. Aucun ne se consacre à supprimer les tâches inutiles, donc le personnel inutile. Voilà pourquoi, entre autres, mon invention fut toujours refusée des administrations françaises et pourquoi la « régie » fut toujours retenue : mon invention permettait de réduire le personnel alors que la régie permet d’augmenter le volume de personnel sous les ordres du directeur. La seule saine gestion administrative est celle du privé, où les services comptabilité, finance, gestion du personnel, formation, stocks, achats, maintenance, etc. doivent être jugés rentables pour avoir une chance d’exister (sinon, ils sont sous-traités). Je le répète, en matière de gestion, de climat social et d’efficacité, l’entreprise est le royaume de l’excellence. Sinon, elle coulerait… L’administration, elle, est insubmersible, rien ne l’oblige à l’excellence. Du coup, aussi haut que l’on remonte dans la hiérarchie de la fonction publique, le patron est toujours un fonctionnaire. Et surtout, que JAMAIS on y trouve un ennemi abhorré du privé ! Il serait invariablement un trouble-fête dans ce joyeux je-m’en-foutisme. En France, cas particulier, on remonte ainsi jusqu’au …chef de l’Etat ! Eh oui… Du coup, que se passe-t-il chez nous, où la loi de Parkinson règne en maître jusqu’au sommet de l’Etat ? Le quart des Français est devenu fonctionnaire ! Si l’on n’arrête pas cette ineptie, nous allons nous écrouler sous notre propre poids.

Un quart de citoyens fonctionnaires dans un pays, c’est la démonstration imparable qu’il n’y a plus personne à la barre, « pas de pilote dans l’avion »…



La dynamique de la loi de Parkinson en France mène à la multiplication inutile des fonctionnaires, à leur enrichissement exclusif et à leur présence dans toutes les institutions possédant un quelconque pouvoir. Ils bénéficient d’avantages scandaleux qui font d’eux des privilégiés en France (source le Cri du contribuable sept 2010) :
·         employés invirables à vie
·         augmentés mathématiquement à l’ancienneté, pas d’augmentation au mérite
·         la moyenne de leur salaire est supérieure à celle du privé
·         retraites bien supérieures à celles du privé, payées par le contribuable plus que par les cotisations
·         ils perçoivent une multitude d’avantages en nature complexes, plus des avantages occultes et des avantages relevant de l’escroquerie
·         droit de grève interdit par la constitution, qui impose aux fonctionnaires de ne jamais gêner l’usager, mais utilisé sans arrêt
·         près de 70% des conseillers de nos ministres sont issus du secteur public, qu’ils soient titulaires ou contractuels (source Ifrap)
·         56 % du revenu de la France est consacré aux dépenses de nos administrations
·         De 5 à 10 % d’entre eux « travaillent » - ou « plutôt sont affectés » dans d’autres administrations que la leur, où ils font un travail inconnu (pour des syndicats ? des partis politiques ? la gestion de caisses noires ?)
·         Un inspecteur d’académie sur 22 seulement effectue la mission pour laquelle il est payé
·         Ils sont protégés par une loi spéciale et par leurs administrations contre toute poursuite pénale, contrairement aux autres salariés, ceux du …privé. Mieux encore, c’est l’administration qui répare le préjudice subi par ses agents …avec notre argent !
·         Il y a (au moins) 3 fois plus de syndiqués dans le public que dans le privé, plus les fonctionnaires « détachés », « en disponibilité », « à disposition », « hors cadre », « en service détaché », etc. travaillant en secret pour les syndicats. Leur rôle essentiel est de défendre les privilèges des fonctionnaires au dépend du contribuable et ils sont financés …par le contribuable
·         97 500 enseignants minimum (car il s’agit d’équivalent temps plein) sur les 665 000 n’exercent que peu ou pas du tout leur métier. 32 000 n’ont ni classe ni activité pédagogique. 21 000 sont placés temporairement hors du service éducatif (en disponibilité ou en service détaché)
·         Un fonctionnaire qui refuse d’obéir et de faire son travail est conservé à son poste et perçoit toujours sa rémunération (cas Alain Refalo).
·         Début de la retraite possible à la SNCF : 50 ans, à la RATP, la retraite se prend à 53,7 ans en moyenne,
·         Un agent RER conduit 449 heures/an à Paris, soit 3 mois par an (à 35 heures/semaine) !
·         Un agent RATP conduit 4h13/jour
·         EDF : chaque agent bénéficie d’un revenu indirect supplémentaire de 3 000 €/an hors impôt, payé par son comité d’entreprise
·         Aiguilleurs du ciel : 3,2 mois de travail par an
·         Une haut-fonctionnaire sanctionnée pour avoir écrit un livre (Zoé Shepard, « Absolument débordée ou le paradoxe du fonctionnaire ») sous un pseudonyme, dévoilant son expérience de « travail » dans une administration anonyme (la sienne) : 35 heures …mais par mois, absentéisme, réunionite, congés maladie à la pelle, pauses-caféites, etc. !
·         Salaire moyen beaucoup plus élevé que dans le privé : 2 063 € nets en 2007 …plus les primes, indemnités « surréalistes » et les avantages occultes, au lieu de 1 594 € nets dans le privé. De 1990 à 2005, les salaires ont augmenté de 12 % dans le public contre 6% dans le privé.
·          Fonctionnaires d’Outre-Mer : rémunérations majorées de 40 % à plus de 100 %, impôts réduits de 30 à 40 %,
·         Plus de 100 000 logements de fonction accordés gratuitement (ou presque) aux fonctionnaires
·         Crédits bancaires avantageux (CSF, Casden)
·         Nos fonctionnaires reconnus comme parmi les plus reconnus d’Europe (selon Transparency International)
·         Pantouflage (embauche dans l’entreprise qu’ils ont soutenu par leurs commandes)
·         Des collectivités locales au personnel pléthorique : la mairie de Nantes = 5 500 fonctionnaires au lieu d’une centaine gérant des contrats avec des sociétés privées que l’on peut mettre en concurrence.

La France est devenue le plus communiste des pays développés au monde. Elle est gouvernée depuis 40 ans comme le fut l’Urss, par une nomenklatura corrompue. Comme en Urss, il n’y a plus un seul contrepouvoir actif, même les médias sont jugulés. Comme en Urss, l’argent du citoyen est détourné en faveur de l’enrichissement de la nomenklatura : fonctionnaires et copains. Comme l’Urss, notre pays s’appauvrit sans cesse par rapport aux autres. Comme en Urss, le pouvoir tente de nous dorer la pilule en nous serinant que nous sommes en démocratie alors que nous sommes en dictature (la « pensée unique » véhiculée par les médias). Comme en Urss, les citoyens n’ont absolument aucune possibilité d’influer sur le fonctionnement de leur démocratie… Voilà pourquoi nous sommes malheureux !


Le plus « drôle » si je puis dire, c’est que, bien que le fonctionnaire nous saigne à son profit, il n’en est pas plus heureux. C’est même un complexé. Il ne peut ignorer tout le mal que l’on dit de lui, de sa paresse, de son incompétence, de son manque de courtoisie, de ses avantages scandaleux, de ses agressions contre l’usager, de ses grèves à répétition dirigées contre des innocents invariablement non-fonctionnaires… Et il en souffre. Il sait qu’il vit de l’impôt pris de force au privé. Il est conscient que l’Etat coûte cher et perd quotidiennement des sommes folles au point que la dette de la France est devenue une des plus grosses dettes d’Etat du monde. Mais, plus stressant encore, il souffre de l’inintérêt de son travail. Il n’est pas dirigé donc il ne sait pas où il va et il n’est ni récompensé ni même félicité pour ce qu’il fait de bien. En effet, il a pour directeurs des hauts-fonctionnaires, ces autistes asociaux dont nous venons de parler, inadaptés à la dynamisation du personnel qui réclame une forte empathie, ces parachutés sans expérience et sans pouvoir réel qui se demandent même ce qu’ils font à leur poste ! Il n’a pas de vrai patron capable de lui témoigner du respect pour la qualité de son travail, de l’augmenter ou de lui accorder une promotion quand il bosse bien, de virer ceux qui ne bossent pas ou font obstruction au travail des autres. C’est un peu comme si le fonctionnaire n’existait pas vraiment… Ni aux yeux de sa hiérarchie, qui en plus méprise les catégories inférieures, ni aux yeux de l’Etat…

Outre de l’inintérêt de son travail, le fonctionnaire souffre aussi de l’ambiance exécrable au travail. Selon un de mes amis qui a été consultant (privé) en communication dans les administrations, son temps est divisé en trois : un tiers du temps, son travail est attaqué par ses collègues et l’oblige à se défendre ; un tiers du temps, il attaque lui-même le travail de ses collègues ; le dernier tiers, il essaie de travailler… A cela deux explications. La première, c’est que, selon la loi de Parkinson, c’est l’excès de travail que se génère un fonctionnaire qui lui permettra d’avoir le droit d’embaucher, donc de devenir patron. Comme les embauches sont limitées dans l’administration, ce que l’un risque d’avoir, les autres ne l’auront pas… Pas de patron, pas d’esprit d’équipe, lutte pour l’embauche de collaborateurs... Il est tellement intoxiqué par cet état d’esprit que, le jour où il est promu fonctionnaire de catégorie A, soit haut fonctionnaire, il ne parle plus à ses anciens copains de catégories B et C. Le climat ne risque pas de changer… Toutes les conditions sont donc réunies pour que l’ambiance de travail soit exécrable.

On peut mesurer la détresse du fonctionnaire par un moyen bien simple : son taux de suicide. En France, ce taux est de 16,2 pour 100 000 (source : OMS 2010). Mais, comme par hasard, en ce qui concerne les administrations les données manquent… Je n’ai que des données parcellaires mais déjà significatives. Au Ministère de l’Equipement, le taux de suicide est de 26/100 000 en 2008 selon l’Humanité. Chez les fonctionnaires de police, elle est de 35 pour 100 000 et même de 40, 5 pour les officiers de police ! Chez les enseignants, c’est 39 pour 100 000 (Inserm 2002). Quant aux entreprises publiques, citons les suicides chez France Télécom qui ont tant défrayé la chronique en 2010 : 34 pour 100 000 en 2007 selon son propre syndicat CFE-CGC. C’est sûr que ce n’est pas le bonheur… Si l’on extrapole, cela fait un quart des Français déprimés qui profitent de leur pouvoir pour opprimer les trois quarts restants… On approche d’une explication logique.



Du coup, de façon compréhensible, quel est l’ennemi préféré du patron fonctionnaire, du haut-fonctionnaire ? Le chef d’entreprise… Ce salaud ouvert, souriant et dynamique, entouré de salariés ouverts, souriants, et dynamiques qui travaillent « pour » lui et pas « contre ». Ce royaume des « hauts salairtes » et de l’efficacité du management. conditions nécessaires à la réussite de leur entreprise. Ce sont eux qui ont choisi leur personnel, ce sont eux qui, en permanence, choisissent de le garder. Ce sont eux qui décident les augmentations en faveur des plus efficaces ou de ceux qu’ils veulent garder. Ce sont eux qui décident de se séparer des moins efficaces ou des trublions. Le personnel sait et accepte que son avenir dépende de ce genre d’homme. Ils ont un réel pouvoir, quasiment régalien. Et ils gagnent beaucoup d’argent (tant que leur société fonctionne…). Soit tout l’opposé du haut-fonctionnaire, lequel redoute les rivaux comme l’a établi la loi de Parkinson.

Ici, permettez que je me cite moi-même dans une des pages de l'Ifrap (disparue depuis, mais toujours présente dans Liberty Vox) :

« Comme le confiait à un de ses amis Ernest-Antoine Seillière énarque et alors Président du Medef : « j'ai pu constater dans toutes nos négociations avec les pouvoirs publics que les hauts fonctionnaires, et donc l'État, se comportent en  ennemis des chefs d'entreprise, ce qui complique tout ». C'est normal ! Ce sont objectivement nos ennemis ! Nous sommes dans une lutte de pouvoir ...que nous n'avons pas demandée mais à laquelle ils tiennent beaucoup. Le vrai pouvoir dans une économie comme la nôtre, ce sont les patrons. Ce sont leurs entreprises qui nourrissent les Français ...dont les fonctionnaires ! Sans elles, la France n'existe plus. Et ça, ça reste en travers de la gorge de nos hauts fonctionnaires. Cette simple explication explique TOUS nos malheurs. La plupart des décisions des pouvoirs publics sont guidées par la volonté de garder ce pouvoir en réduisant celui des patrons.
C'est ainsi que - contrairement aux salariés dont pourtant les responsabilités sont faibles – le  patron n’a pas de protection sociale, même s’il a cotisé ! Si, par malheur, il dépose le bilan de l’entreprise qu’il a fondée, il n'a pas le droit au chômage. C'est un homme fichu. Il est de notoriété pourtant qu'il y a mis tout son argent et plus encore, ce qu'aucun salarié ne fait jamais. Il a tout perdu.  Ainsi que souvent sa femme, qui l'a quitté, écœurée par sa déconfiture. Prenons un exemple encore plus percutant. Si les juges d’un tribunal de commerce veulent mettre la main sur une entreprise pour le compte d'un de leurs copains, il suffit de la déclarer en cessation de paiement sous n’importe quel faux prétexte : à l'instant, le chef d'entreprise en est dépossédé ! Il ne plus rien faire pour elle ! On peut ainsi assister au licenciement du personnel d'une entreprise parfaitement saine, à sa vente par appartements, ou à la vente à prix d'amis de ses outils de travail coûteux (des avions par ex, le cas de Stellair à Nantes). S'il fait appel d’une condamnation de tribunal de commerce, il perd en appel dans 80 à 98 % des cas ! Même si l'escroquerie est avérée. S’il prend un avocat pour poursuivre un liquidateur véreux, celui-ci reçoit un courrier de son bâtonnier lui enjoignant de laisser tomber, dans son propre intérêt. En effet, si l’avocat ne tient pas compte de l’avertissement, comme par hasard il perdra ses procès et coulera lui aussi, ce qui en dit long sur l’indépendance de la justice française et explique pourquoi nos avocats sont souvent si …nuls. Si un patron fait un procès à une administration, il a perdu d'avance. Il y a même un tribunal "administratif" pour veiller au grain dans l'intérêt de nos fonctionnaires.
Vous êtes vous posés la question de savoir comment il se fait que le quart des Français est fonctionnaire (ou assimilé), que tous nos présidents - depuis De Gaulle inclus - sont fonctionnaires, que l'écrasante majorité des députés est fonctionnaire (ou assimilé) ?
Si l'on fait le raisonnement suivant, la situation de la France est édifiante :
1.  1/4 du marché français est fonctionnaire ou assimilé
2.  1/4 du marché est contrôlé par les pouvoirs publics (EDF, GDF, Airbus, Dassault, commissaires aux comptes, secteur médical et pharmaceutique, charges diverses, etc.)
3.  1/4 du marché ne peut exister sans commandes de l'État (sociétés de services informatiques, secteur automobile, BTP, etc.)
4.  Reste 1/4 du marché réellement privé, donc réellement sain...
Quand cette situation sera tellement devenue intenable et qu'un Chef d'Etat digne de ce nom – c’est à dire ayant travaillé en entreprise - prendra le pouvoir, il découvrira une France dans un état similaire à celui de l'Urss après la chute du mur de Berlin : vermoulu, exsangue, épuisé... Avec un quart des Français à rééduquer à l’économie de marché. »

« La France est l’un des pays du monde qui fait peser la fiscalité la plus forte sur ses sociétés : elle est classée 165e sur 183 pays en termes de pression fiscale, d’après une étude du cabinet PricewaterhouseCoopers (PWC) pour la Banque mondiale. La France n’aimerait-elle pas ses sociétés, pour faire peser sur elles l’une des pressions fiscales les plus élevées au monde? » (source le Cri du contribuable). Excellente question !





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire