lundi 18 avril 2011

VI - LE "4ÈME POUVOIR" OU POUVOIR DES MÉDIAS : AU SERVICE DE L'EXECUTIF

Nos médias ne sont pas libres… Vous avez sûrement remarqué cette bizarre razzia sur nos groupes de presse et télé, au cours des années, par des industriels n'ayant rien à voir avec la communication, en commençant par Bouygues qui s'est emparé de TF1 ? Quel but peuvent bien viser ces industriels en s'embarrassant d'un secteur connu pour perdre de l'argent ? Voyons cette étude bien documentée qui s'appuie sur les données de l'Observatoire Français des Médias : " Dans notre beau pays [...]), cinq groupes principaux (Lagardère, Dassault et Bouygues qui prospèrent notamment grâce à des commandes publiques dans l’armement et le BTP…, plus Vivendi et Bertelsmann) se partagent l’essentiel des médias, qu’il s’agisse des télévisions, des radios, de la presse écrite, des livres, des musiques et des films.

A ces cinq groupes il convient d’ajouter le groupe de distribution P.P.R (Pinault-Printemps-Redoute) qui contrôle la F.N.A.C et le fonds d’investissement Wendel-Investissement de notre baron Seillière, ci-devant président de l’UNICE (union des patrons européens) après avoir laissé la présidence du MEDEF, qui a raflé la deuxième place de l’édition de livres en France (après Lagardère) en mettant notamment la main sur une partie de l’édition scolaire ! (Nathan, Retz, Bordas, Le Robert..). D’une façon plus générale, la part des fonds d’investissement grandit dans le secteur des médias comme dans le reste de l’économie : ils contrôlent T.D.F (Télédiffusion De France), Eutelsat et la diffusion par câble, ils possèdent 22% de Bouygues, 25% de TF1, 37% de Lagardère et 45% de Vivendi…
Pour être complets sur l’état de la concentration, il faut ajouter les innombrables liaisons entre les principaux groupes, tant au niveau des filiales communes et des participations croisées que des hommes. Ainsi Lagardère (34%) et Vivendi (66%) se partagent le réseau CanalSat (3,2 millions d’abonnés en juin 2005), Bertelsmann (34%) et Bouygues (66%) se partagent le réseau TPS (1,7 millions d’abonnés en juin 2005). Ainsi Lagardère vend à TF1 (Bouygues) des émissions de télévision et distribue dans ses magasins Virgin et Relay les livres, CD et DVD du groupe TF1, à qui il vend également de la publicité pour le lancement de ses livres et magazines. Un autre exemple, au « Le Grand Jury » on rencontre les journalistes du Figaro (Dassault), de LCI (Bouygues) et de RTL (Bertelsmann) pour animer cette émission qui passe sur RTL et LCI et dont l’essentiel est publié le lendemain dans le Figaro. Il est pas beau notre monde…"

"Cinq groupes qui prospèrent notamment grâce à des commandes publiques"… Voilà la réponse ! Ces groupes ne prospèrent que grâce aux commandes de l'État. Et pour pouvoir "prospérer", ils sont devenus les laquais du pouvoir, qui les tient avec NOTRE argent. Dans cette relation, on l'a vu avec l'affaire Urba, la société privée obtient la commande à la condition de reverser secrètement aux politiciens une partie de l'argent perçu, lesquels s'en servent pour s'enrichir et se faire réélire. Je me souviens d'un homme de bonne famille que j'ai rencontré au Club Méditerranée d'Opio (près de Nice). Nous nous sommes retrouvés par hasard à la même table et avons échangé nos noms. Comme je connaissais bien sa famille, tout à fait respectable je le souligne, sa langue s'est déliée. Il m'a d'abord confié que ses vacances de luxe à Opio lui étaient offertes par sa société, Bouygues. Comme je m'en étonnais, il me révéla avec humour …qu'il sortait de prison ! Ayant bien goûté ma stupéfaction, il m'expliqua qu'il avait accepté d'aller en taule pour le compte de sa société, Bouygues, en échange de grosses compensations financières. Il jouait donc un rôle connu chez Bouygues, le rôle de fusible, ou d'homme de paille, endossant la responsabilité d'actes délictueux qu'il n'avait pas commis, dans le cadre des fameux marchés publics révélés par l'Affaire Urba. Ce faisant, il protégeait les vrais escrocs, en commençant par les politiciens corrupteurs qui ne laissaient pas le choix à Bouygues.

Mais pourquoi le pouvoir pousserait-il les industriels en son pouvoir a s'encombrer des médias, secteur peu profitable ? La réponse, on la trouve dans l'encyclopédie Wikipedia, qui ne peut être taxée d'excès d'audace, à l'article "pensée unique" :
"[Ceux qui diffusent la pensée unique sont] Principalement la gauche, les centrales syndicales, les associations, une certaine fraction de la droite et surtout la plupart des médias, ceux directement sous contrôle de l'État (chaînes de radio et de télévision publiques), ou qui reçoivent des subventions (agences de presse comme l'AFP, presse d'information), mais aussi les groupes privés qui ont investi dans la communication et qui sont, de fait, liés à l'État : Bouygues (TF1), Vivendi (Canal +), Lagardère, c'est-à-dire Matra, Hachette, Philipacchi, Europe 1, (M6 et Canal Satellite), Suez-Générale des eaux (TPS), etc. Le système scolaire et universitaire public, dont la majorité du corps enseignant, se réclamerait de la gauche, serait un vecteur de diffusion de " l'idéologie officielle ". L'École nationale d'administration (ENA) est elle aussi largement visée : un grand nombre de ministres de droite comme de gauche, beaucoup de dirigeants des plus grosses entreprises, ainsi que la plupart des hauts fonctionnaires en étant issus. Les libéraux et les fédéralistes ont précédé les critiques de la gauche envers cette institution, qu'ils considèrent jacobine, élitiste et saint simonienne."
Ceux qui diffusent la pensée unique sont "surtout la plupart des médias contrôlés par l'État"… Et à quoi sert la pensée unique ? A empêcher la pensée libre de circuler… Voilà pourquoi les médias se taisent sur la manipulation de la constitution par Sarkozy, sur le vote par le parlement de la constitution européenne maquillée, sur les revenus mirifiques des députés, sur la corruption généralisée des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Voilà pourquoi ils étaient tous pour le "oui" à la constitution européenne contre l'avis des Français. Voilà pourquoi ils ont toujours été unanimes à massacrer Le Pen et noircir l'extrême droite, pourtant le seul parti dont on peut être certain qu'il est pour la France et non le relai des intérêts d'une nomenklatura ou de kartels étrangers
Rappelez-vous le lynchage médiatique unanime de Le Pen lors des présidentielles de 2002, quand les Français ont eu le malheur de le faire arriver second derrière Chirac ! C'était le candidat réformateur et pourfendeur du système mafieux à la française. Donc un ennemi de la nomenklatura, qui a donné ses ordres à l'ensemble des médias. Le Point, revue de droite réputée sérieuse à laquelle je suis abonnée depuis 30 ans, critiquait en permanence Chirac et ne disait pas un mot contre Le Pen, ni pour lui. Jusqu'aux élections de 2002. Là, coup de théâtre, on découvre Le Pen en seconde position derrière Chirac, élu pour le deuxième tour, présidentiable ! C'est là que la revue Le Point, sans la moindre honte, se fend d'un article spécial de plusieurs pages analysant les fréquentations de Le Pen depuis son enfance (!) et détaillant son programme (car lui en avait un contrairement à Chirac !), tentant par tous les moyens de le noircir. Je le lus d'un bout à l'autre, curieux de découvrir enfin pourquoi il avait si mauvaise réputation auprès des médias. Rien, il n'y avait rien ! C'était un article visiblement "de commande", pas du tout dans l'esprit du Point, et finalement très maladroit. Le ton employé était malveillant, la revue des ex-relations de Le Pen sans intérêt et remontant beaucoup trop loin,  Or, en dépit de la volonté évidente de nuire à Le Pen, cet article ne trouvait rien de sérieux à dire contre lui…  Je n'en revenais pas d'un texte aussi partisan et maladroit. Maladroit  car, car ! Mon estime pour cette revue a baissé d'un coup ! ette revue s'est donné la peine de pondre un article spécial de plusieurs pages pour démolir le Pen et en conséquence soutenir un Chirac qui n'avait même pas de programme ! Pour tromper ses lecteurs, Le Point est remonté dans la vie privée de Le Pen jusqu'à son enfance, tentant de démontrer ses relations avec des personnages "douteux" ! Ce genre d'articles scandaleux, c'était probablement la 1ère fois que Le Point en commettait un aussi évident.

Etc. etc. Dans nos médias, on ne trouve pas une remise en question de notre système, pourtant considéré comme pourri par la majorité des Français.

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